À 52 ans, Marc paye 520€ par an pour son assurance habitation. Un chiffre qu'il trouve élevé, surtout à l'approche de la retraite. Pourtant, en ajustant simplement ses franchises, il pourrait économiser entre 80 et 130€ annuels sans mettre en péril sa protection. La franchise, ce montant qui reste à votre charge en cas de sinistre, est l'un des leviers les plus méconnus pour optimiser sa prime d'assurance habitation après 50 ans.
Selon les données de France Assureurs en 2024, 73% des assurés n'ont jamais modifié leur franchise initiale, même après 10 ou 15 ans de contrat. Une inertie qui coûte cher, particulièrement quand on approche de la retraite et qu'il devient crucial d'optimiser chaque poste de dépense. Nous allons voir pourquoi l'âge de 50 ans constitue un moment stratégique pour repenser vos franchises, comment les adapter intelligemment selon votre situation patrimoniale, et quelles économies concrètes vous pouvez en attendre.
Pourquoi la franchise devient un levier stratégique après 50 ans
La franchise d'assurance habitation représente la somme qui reste à votre charge lors d'un sinistre. Plus elle est élevée, plus votre prime annuelle diminue. Mais pourquoi ce mécanisme devient-il particulièrement intéressant après 50 ans ?
D'abord, parce que votre situation patrimoniale a changé. À 52 ans, vous avez probablement constitué une épargne de précaution qui vous permet d'absorber un sinistre mineur sans bouleverser votre équilibre financier. Contrairement à 35 ans, où 500€ de franchise pouvaient représenter un mois de budget serré, vous disposez désormais d'un matelas de sécurité.
Ensuite, les statistiques jouent en votre faveur. Une étude de l'Observatoire National de la Délinquance publiée en 2024 révèle que les foyers de plus de 50 ans déclarent 40% de sinistres en moins que les 30-40 ans. Raisons principales : présence plus fréquente au domicile, logement mieux entretenu, équipements plus récents. Vous payez donc actuellement une prime calculée sur un risque moyen, alors que votre profil personnel présente un risque inférieur.
Enfin, l'approche de la retraite impose de préparer la baisse de revenus à venir. Selon les projections de la CNAV, un cadre ou technicien peut anticiper une diminution de revenus de 25 à 40% au moment du départ en retraite. Réduire sa prime habitation de 100 à 150€ par an, c'est autant de pouvoir d'achat préservé pour les années à venir.
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Les trois types de franchises à connaître pour optimiser
Toutes les franchises ne se valent pas. Comprendre les différences vous permettra d'identifier où agir en priorité.
La franchise dégât des eaux constitue le premier levier. C'est le sinistre le plus fréquent : France Assureurs comptabilise plus de 1,1 million de déclarations en 2024. Les franchises standard oscillent entre 150€ et 500€. Passer de 150€ à 400€ peut réduire votre prime de 12 à 18% selon les assureurs. Si vous avez rénové votre plomberie récemment ou si votre pavillon a moins de 15 ans, augmenter cette franchise devient pertinent.
La franchise vol représente le deuxième poste d'optimisation. Les montants varient généralement de 200€ à 800€. Particularité importante : certains assureurs appliquent un pourcentage du montant volé (souvent 10%) plutôt qu'un montant fixe. Si vous habitez une zone peu exposée au cambriolage et que votre système de sécurité est performant (alarme certifiée NF&A2P, volets renforcés), augmenter cette franchise fait sens. L'économie sur la prime peut atteindre 15 à 20%.
La franchise incendie reste généralement plus basse (100€ à 300€) car le sinistre est plus rare mais potentiellement catastrophique. Ici, la prudence s'impose. L'économie générée en augmentant cette franchise est modeste (5 à 8% de la prime), alors que le risque financier en cas de sinistre total est maximal. Sauf situation patrimoniale très confortable, mieux vaut conserver une franchise basse sur ce risque.
Cas pratique : Sébastien, 54 ans, optimise ses franchises
Prenons l'exemple de Sébastien, technicien de 54 ans proche de Lyon, propriétaire d'un pavillon évalué à 280 000€. Il paie actuellement 485€ par an avec les franchises suivantes : dégât des eaux 150€, vol 250€, incendie 150€. Il dispose de 38 000€ d'épargne disponible et n'a déclaré aucun sinistre depuis 12 ans.
Après analyse de sa situation, voici les ajustements proposés :
Franchise dégât des eaux : passage de 150€ à 400€ → économie annuelle 75€
Franchise vol : passage de 250€ à 600€ → économie annuelle 65€
Franchise incendie : maintien à 150€ (risque trop important) → 0€
Économie totale dans ce scénario : 140€ par an, soit une réduction de 29% de sa prime. Sur 10 ans jusqu'à la retraite, cela représente 1 400€ d'économies cumulées.
Le raisonnement de Sébastien : avec 38 000€ d'épargne, absorber une franchise de 600€ en cas de vol ne menace pas son équilibre financier. Et statistiquement, il a plus de chances de ne jamais déclarer de sinistre que d'en subir un. L'arbitrage est favorable.
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Les erreurs à éviter absolument dans l'optimisation de vos franchises
Optimiser ses franchises ne signifie pas supprimer toute protection. Plusieurs pièges guettent les assurés de plus de 50 ans qui cherchent à réduire leur prime.
Erreur n°1 : Négliger la franchise incendie. C'est le sinistre le plus rare mais aussi le plus dévastateur. Même avec une épargne confortable, un incendie total peut représenter 150 000€ à 300 000€ de dommages selon la valeur de votre bien. Économiser 30€ par an en augmentant cette franchise à 1 000€ ne vaut pas le risque financier. Conservez une franchise basse (100€ à 200€) sur ce poste.
Erreur n°2 : Oublier l'effet cumulatif. Si vous subissez un dégât des eaux ET un vol la même année (cas rare mais possible), vous devrez assumer les deux franchises. Assurez-vous que le cumul reste absorbable. Avec 600€ de franchise dégât des eaux et 800€ pour le vol, vous pourriez devoir mobiliser 1 400€. Votre épargne le permet-elle sans difficulté ?
Erreur n°3 : Sous-estimer l'inflation. Les franchises sont généralement exprimées en montant fixe, mais le coût réel des réparations augmente. Une franchise de 500€ fixée en 2015 couvrait alors 40% d'un dégât des eaux moyen. En 2025, avec l'inflation du bâtiment, elle n'en couvre plus que 32%. Réévaluez vos franchises tous les 3 ans pour maintenir l'équilibre.
Erreur n°4 : Ne pas vérifier les garanties associées. Certains assureurs conditionnent l'accès à des garanties premium (assistance étendue, garantie valeur à neuf) au maintien de franchises basses. Avant d'augmenter vos franchises, vérifiez que vous ne perdez pas des protections qui ont plus de valeur que l'économie réalisée sur la prime.
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